Lola Deygout est élève en deuxième année à l’Institut d’Optique Graduate School alias SupOptique. Lorsqu’elle est arrivée à l’école, elle a eu un coup de cœur pour le GOST (Girls Only SupOptique Trophy), un tournoi sportif exclusivement féminin organisé chaque année depuis 10 ans par les élèves de l’Institut d’Optique. Elle a donc décidé de prendre la tête de l’organisation de cet événement sportif étudiant unique en France. Avec son équipe solide et investie, elle prépare une dixième édition ambitieuse, joyeuse et toujours basée sur le partage. Elle nous raconte son parcours et ses motivations.
Bonjour Lola, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Laurence Deygout, mais tout le monde m’appelle Lola ! Je suis née et j’ai grandi en Amérique du Sud, donc Laurence c’était plutôt imprononçable. Je suis arrivée en France au moment d’entrer au lycée, et j’y suis restée pour les classes prépa. Lorsqu’il a fallu faire mon choix d’école, je me suis demandée ce qui me faisait le plus plaisir : c’était la physique expérimentale. Par ailleurs, j’adorais l’optique ondulatoire, la mécanique quantique et l’électromagnétisme. Ça relevait donc de l’évidence que SupOptique se devait d’être mon premier choix !
Tu es impliquée dans la vie étudiante de l’école en tant que présidente du GOST. Qu’est-ce que le GOST ?
Le GOST (Girls Only SupOptique Trophy) est un tournoi sportif exclusivement féminin (personnes trans et non binaires incluses). Commencé il y a 10 ans sous l’initiative des étudiants et étudiantes de SupOptique, l’objectif est de mettre en valeur le sport au féminin, en particulier dans les écoles de l’enseignement supérieur où nous sommes en minorité, et où il n’y a malheureusement que très peu de réflexes d’inclusion.
Exemple tout bête qui me vient en tête car je suis volleyeuse : dans un gymnase où il y a 40 garçons et 7 filles, il est rare qu’un des filets soit placé à la hauteur des filles. Pourtant, sans ce filet, les filles ne peuvent pas se préparer correctement pour la compétition. Est-ce que le fait qu’il y ait plus de garçons justifie qu’aucun filet ne soit placé spécifiquement pour elles ? Doit-on placer un des filets à hauteur mixte, qui est pourtant toujours désavantageux pour les filles ?
Le GOST répond à cette problématique en disant : aujourd’hui, on est uniquement entre filles, donc on joue notre sport comme ça nous arrange ! Créons ensemble un espace grandiose pour elles, pour célébrer leurs prouesses, pour accueillir leur épanouissement !
Qu’est-ce qui t’a donné envie de prendre la tête de l’organisation d’un tel événement ? Pourquoi c’est important pour toi ?
De manière générale, je considère le sport comme important. C’est une manière assez saine et joviale de décompresser, et puis apprendre des nouvelles manières de se servir de son corps c’est toujours marrant. Dès petite, j’ai été confrontée au fait que le sport jovial de la cour de récréation était uniquement réservé aux garçons, et à LA championne régionale d’athlétisme — qui, bien évidemment, n’était pas moi.
Cette « mouche » m’a embêtée mais je ne m’y suis jamais attardée. C’est en arrivant à SupOptique, lors de la présentation du GOST, que la cloche a fait « ding » ! Le voilà mon espace dans la cour de recré pour moi et pour toutes mes copines, que ce soit en sports collectifs, en escalade, en course, en pétanque ou en natation ! Enfin l’opportunité de jouer, fêter et rigoler tous et toutes ensemble, en tant que Supop, en tant que sportives, en tant que filles.
Cette année le tournoi fête ses 10 ans ! Quelles nouveautés nous réserve cette dixième édition ?
Pour l’équipe du GOST de cette année, il était évident que notre dixième édition se devait d’aller plus loin et permettre aux filles de l’enseignement supérieur des quatre coins de la France de participer ! Le tournoi se tient donc sur un week-end entier (au lieu d’une journée). Toutes et tous les membres de l’équipe se sont énormément impliqués afin de rendre possible ce défi logistique : pour toutes celles qui arrivent à bon port, il leur sera proposé à manger, à dormir, et à s’amuser pendant deux jours. Enfin, en tant qu’équipe organisatrice, nous avons surtout hâte des belles rencontres et des grands sourires que nous offriront les 1000 participantes attendues les 30 et 31 mars prochains !
